Terrorisme de basse intensité : des égarés, des détenus et des morts

Chaque premier mardi du mois, la chambre 16-2 du tribunal correctionnel de Paris examine les dossiers de terrorisme de « basse intensité » affectés au circuit court : apologie du terrorisme, préparation individuelle d’acte de terrorisme, recel de portable en prison… Récit de la journée du 7 mars 2017.

C’est un tout petit homme qui s’approche de la barre. Sa tête un peu trop volumineuse lui donne un air buté de gamin pas commode. Pull noir, jean, cheveux châtains, légère barbe. Il a tout juste 18 ans et comparaît libre. Sa faute ? Avoir acheté un couteau et une machette en vue « d’égorger des gens sur les Champs-Élysées ». Il a été placé en détention provisoire mais un cafouillage de procédure lui a permis de sortir. C’est un cas psychiatrique, confie son avocat, d’ailleurs, il a déjà commencé un suivi dans le cadre de son contrôle judiciaire. La défense fait valoir que le délit qui lui est reproché – préparation individuelle d’un acte de terrorisme –, fait l’objet d’une QPC que le Conseil constitutionnel examinera le 28 mars prochain. L’affaire est renvoyée au 2 mai. Un contrôle judiciaire strict est maintenu : un pointage par jour, obligation de soin, carte d’identité et passeport confisqués, interdiction de quitter le département. « D’accord », répond simplement le prévenu, puis il tourne les talons et repart entre ses parents.

Un gros[...]

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